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Hindouisme et bouddhisme au Cambodge

Le Funan, considéré par les cambodgiens comme le plus ancien royaume khmer, contrôlait les routes maritimes autour du delta du Mékong et du golfe de Thaïlande et par là, la communication entre l’Asie orientale et l’Inde. On peut considérer que c’est par le commerce que l’hindouisme et le bouddhisme sont entrés chez le peuple khmer.

On peut aussi imaginer que la prospérité des indiens fut attribuée à la protection divine, et que les khmers commencèrent, en conséquence, à installer ces dieux et à leur construire des temples. Ces dieux étrangers pouvaient parfaitement trouver une place aux côtés des divinités locales, comme ils le faisaient déjà en Inde, à l’intérieur de ce qui était sans doute une cosmologie similaire. Une dévotion particulière fut attribuée à Vishnu et Shiva puis Bouddha. L’hindouisme a changé de buts à travers les siècles mais lorsqu’il atteint les khmers, il y avait deux cultes principaux : celui de Vishnu et celui de Shiva. L’un ou l’autre pouvait être le dieu suprême, tandis que chacun était aussi une partie de la trinité hindoue (le troisième étant Brahma), qui était à la tête d’un panthéon de dieux moindres, ayant entre eux des relations complexes.

Le panthéon hindou

Vishnu : Il est le protecteur qui préserve l’ordre du monde et combat pour restaurer l’harmonie. Parce qu’il prend un intérêt particulier aux affaires humaines, il doit souvent s’incarner sous d’autres formes. Elles sont connues sous nom d’avatars, traditionnellement au nombre de 10. Mais les plus connues sont :

Râma : Héros de l’épopée du Ramayana. Il défit les forces du mal groupées sous le commandement du démon Ravâna. Epopée du triomphe du bien sur le mal, extrêmement populaire chez les hindous et en particulier en Asie du Sud-Est.

Krisna : Héros du Bhagavad-gita (qu’on avait rencontré dans d’autres circonstances…), épisode du Mahabharata, livre sacré indien et grand poème épique datant des derniers siècles avant l’ère commune. Krisna redresse les torts et apporte le bonheur au monde.

Bouddha : Il aide l’humanité à se diriger vers la voie juste de la vie. Mais c’est un avatar imaginé pour placer le bouddhisme dans une position subordonnée.

 

Shiva : Il fut la figure dominante dans l’hindouisme khmer, car il fut longtemps considéré par les rois comme le protecteur suprême de leur empire. Il contraste avec Vishnu de nombreuses façons. Son principal rôle dans la cosmologie est le destructeur. Il fait s’achever chaque cycle du monde par sa danse de destruction. La cosmologie hindoue envisage l’univers de façon cyclique. Une renaissance suit une destruction, ce qui donne à Shiva des pouvoirs plus fondamentaux que ceux de Vishnu. Les khmers adoraient Shiva essentiellement sous la forme d’un linga, dérivé d’un phallus, généralement en pierre, représentant l’essence du dieu. Le linga était monté sur un piédestal, représentant la yoni, l’organe féminin abstrait.

 

Brahma : Il est désigné comme le créateur. Mais il est très peu représenté au Cambodge. Il est honoré dans les temples où l’on trouve trois sanctuaires, un pour chaque dieu de la trinité. Il est montré avec quatre têtes, chacune tournée vers un point cardinal.

On considère que sur l’empire khmer, l’hindouisme a globalement dominé jusqu’à la fin du 12ème siècle, époque où il laissa « officiellement » la place au bouddhisme.

Le Bouddhisme

Il y en a deux formes principales : le mahayâna (grand véhicule) et le theravâda (l’enseignement des anciens) aussi nommé hinayâna (petit véhicule), mais ce dernier est plutôt considéré comme un terme dépréciatif. Au temps de l’empire khmer, c’est le bouddhisme mahayâna qui en était la forme officielle.

Le but du pratiquant mahayâna, moine ou non, est de devenir bodhisattva (être promis à l’Eveil) pour sauver tous les êtres. Chacun possède en lui « la nature du Bouddha », la graine de l’Eveil.

En bref, une des caractéristiques de ce courant est qu’il y a un grand nombre de bodhisattvas, ceux-ci ayant stoppé leur progrès sur la voie de l’était du Bouddha, s’arrêtant juste avant l’Eveil pour pouvoir aider l’humanité.

Mais le bouddhisme pratiqué aujourd’hui en Asie du Sud-Est est le theravâda, suivant les préceptes purs du Bouddha. Le pratiquant du theravâda se concentre sur son propre salut, abandonnant les efforts en direction du salut universel au prochain Bouddha. Ses pratiquants estiment que devenir bodhisattva n’est possible qu’à de très rares personnes. Il est donc plus efficace de viser la libération individuelle, en étant un auditeur de l’enseignement de Bouddha, pour atteindre l’Eveil et sortir du samsara (courant des renaissances successives).

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