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… à la ferme des Hare Krishna !

La semaine qui vient de se terminer fût extrêmement déroutante, enrichissante, en somme une expérience unique.

Ca n’était pas encore très clair avant de nous rendre au café bio où l’on devait retrouver nos hôtes, mais oui ! Nous avons bien passé la semaine à faire du wwoofing dans une ferme biologique communautaire Hare Krisna. Je laisserai Kélig présenter l’aspect wwoofing pour me concentrer sur la spiritualité de notre expérience. Chacun son truc !!!

On peut dire que nous sommes rentrés frontalement en contact avec le mouvement « Conscience de Krisna » car à notre arrivée au café, tout le monde était présent, les dévots, les wwoofers, pour participer au Programme du dimanche soir. Nous y avions été conviés un peu comme à un test, pour voir si ça collait entre nous. En avant donc pour les chants accompagnés d’harmonium, de cymbales (karatalas), percussions et frappages dans les mains durant une heure. Un peu répétitif le Hare Krisna mais sympathique pour le moment. Suit une petite heure de présentation philosophique pour les non-initiés du livre sur lequel tout se fonde ou presque : le Bhagavad-gita. Et là, c’est dur pour nous deux ! Bon c’est en kiwi, je comprends un mot sur cinq et les idées développées ne me semblent pas non plus d’une limpidité à toute épreuve. Est-on en route pour une lobotomie non annoncée ? Soit ! On est différents mais nous les défis, on aime ça, alors c’est parti !!!

la vue de chez nous

Après le dîner végétarien, délicieux, nous partons en convoi pour la ferme. C’est un endroit merveilleux : des champs, une forêt, des maisons, un bâtiment central comprenant le temple, la cuisine commune et les accomodations pour les wwoofers, il y a aussi plus loin, un bus, une caravane, autant de choses posées de-ci, de-là, au fil du temps et des gens qui passent. Et tout ça dans la nature, évidemment ! On se cale sous des arbres, un peu en retrait avec Robinson et franchement, on est bien.

entrée de la ferme

On nous avait dit que la journée commune débutait à 7 heures par le Programme du matin mais sans obligation pour les wwoofers. Je n’étais pas très motivée pour me lancer de but en blanc dans une quelconque notion de culte. J’avançais prudemment. Mais j’ai très vite constaté que pour bénéficier un tant soit peu de la vie communautaire, discuter, échanger, rigoler, il fallait un minimum d’investissement dans l’aspect religieux. Après deux jours un peu douloureux où la communication était réduite au strict nécessaire, je me suis décidée à me lever tôt le mercredi matin pour présenter au temple à 7 heures. Et là, surprise, la cérémonie débute sur des percussions, le rythme lance les chants et prières mais aussi la danse, joyeuse. Mon corps progressivement s’éveille et suit la musique. Tout le monde est dans la même énergie. C’est très beau à vivre.

Le cours philosophique n’est pas la tâche d’une personne en particulier. Chaque matin, c’est au tour d’un dévot de prendre l’harmonium et la parole pour présenter des passage du livre et l’expliquer. Pour aller un peu plus loin dans la compréhension de tout ça, on m’a prêté quelques livres de base. Je vous fais un petit résumé de ce que j’ai retenu :

Nous ne sommes pas notre corps, l’âme qui l’habite est éternelle et est une particule sacrée du grand tout, Dieu, Krisna. L’âme ne désire qu’ une chose pour être véritablement heureuse, comblée, c’est retourner dans son élément naturel, le monde spirituel auprès de Krisna. Mais elle en est empêchée par le monde matériel, le corps et ses sens, ses émotions, ses envies comme une prison. Le monde actuel précipite la dépravation de l’Homme. Après la mort du corps, l’âme opère une transmigration, elle est transférée dans un nouveau corps, pas nécessairement humain. Selon nos actions sur cette terre, notre karma, Krisna nous choisit une nouvelle forme. Une sandfly par exemple (qui le mériterait?) Pour stopper ce cycle de transmigration et que l’âme, regagne sa maison spirituelle une bonne fois pour toute, il est nécessaire de s’abandonner à Dieu et travailler pour élever son âme jusqu’à la conscience de Krisna. Il y a beaucoup d’étapes pour devenir un dévot, il faut purifier son âme graduellement :

  1. Ne plus manger de viande, de poisson et d’oeufs (On ne doit pas tuer une seule forme de vie)
  2. Plus d’intoxiquants : café, thé tabac, drogue et même le chocolat apparemment…
  3. Plus de jeu, d’addiction
  4. Pas de sexe illicite donc hors mariage (le sexe uniquement pour la procréation)Pour finir pas de ne plus dépendre du tout du monde matériel. Y a du boulot quoi !

Ce sont bien évidemment les purs dévots qui se soumettent à toutes ces restrictions. On ne peut pas maîtriser ces interdits en deux minutes et peut-être même jamais… Mais le fait d’être végétarien est extrêmement important. On nous a beaucoup encouragé à le devenir Kélig et moi. (Adieu charcuterie, poulet rôti, saumon fumé, magret de canard…Laissez-moi réfléchir ! Même une fois de temps en temps…) De plus, où que l’on se trouve sur l’échelle de la dévotion, la première chose qui permet d’élever l’âme est de chanter le nom de Krisna, à travers un mantra dont on a tous entendu parler et qui fait partie du bakhti-yoga : Hare Krisna. Il faut le chanter le plus possible, c’est la première étape de méditation. En voici les paroles :

Hare Krisna/ Hare Krisna/ Krisna Krisna/ Hare Hare

Hare Rama/ Hare Rama/ Rama Rama/ Hare Hare

Hare serait l’énergie de Dieu

Krisna signifie infiniment fascinant

Rama la source de tous les plaisirs (spirituels…)

Ce mantra est à chanter (kirtan) mais aussi à répéter en murmurant (japa) plusieurs fois par jour en prière personnelle ( en particulier le matin de bonne heure c’est mieux) en égrainant un « chapelet » de perles sacrées (au nombre de 108) donc un tour fait 108 fois le mantra Hare Krisna, sachant que c’est le minimum et qu’on peut monter jusqu’à 16 fois par jour. Les perles se trouvent dans une petite sacoche en tissu accrochée à la main droite. On peut égrainer les perles en murmurant tout en faisant autre chose.

le jardin...

Dans la journée, les repas sont aussi un moment de culte. Chaque fois que l’on cuisine, on offre d’abord les mets à Krisna, sur un plateau. Ils sont ensuite replacés dans la nourriture qui va être servie à tout le monde. Le repas est béni (prasadam).

J’ai assisté à plusieurs moments très pieux de cette vie de dévotion. Et je ne me sentais pas à ma place, je ne ferai jamais un bon dévot rassure-toi maman !

Mais approfondir et partager une semaine de la vie communautaire de cette grande « famille » a enrichi considérablement mes questions existentielles. J’ai été très marquée par les chants, les vibrations, la musicalité, le rythme de ce culte et c’est par ce biais que j’ai ouvert mon esprit pour discuter avec ces personnes, ça m’a donné envie d’être curieuse.

Pour moi, ce sont des gens simples qui travaillent dur, qui se lèvent à 4 heures du matin pour commencer leur journée et qui gardent quand même l’esprit ouvert. Leur grande force est de voir leur communauté fonctionner en osmose depuis près de dix ans. Ce qui n’est pas donné à toutes les communautés alternatives.

les habitations

Les jours passant, j’ai découvert le travail à la ferme, la communauté, une religion, de la musique, des recettes végétariennes à se damner (certaines hein, parce que du riz trois fois par jour, c’est dur!!!). J’ai pratiqué du yoga, de grandes discussions philosophiques avec les dévots, Kélig et les autres wwoofers.

Grande semaine !!!

Nous les avons quitté hier soir avec des sourires, des serrages de main, des accolades pour certains…

Hey ! C’était bien quand même cette colo inattendue.

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