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Rappel historique et situation actuelle

Le Bangladesh est singulier à bien des égards. Si on met de côté les villes-états (Monaco, Singapour, Vatican,…) c’est le pays le plus densément peuplé au monde. 4 fois plus petit que la France, il ne compte pas moins de 150 millions de sujets. Mais c’est aussi le seul pays musulman dans cette région du monde principalement peuplée de bouddhistes. Pour comprendre pourquoi, un petit rappel historique s’impose.

On se fait des potes

Colonisation britannique

Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, l’Empire britannique des Indes s’étendait sur les pays suivants : Pakistan, Inde, Bangladesh et Birmanie. En 1947, la partition des Indes est décrétée et provoque la création de nouveaux pays et l’un des plus grands déplacements de population de l’Histoire. La province du Bengale est divisée en deux. La partie occidentale rejoint l’Inde, la seconde majoritairement musulmane devient le Pakistan oriental et est administrée par le Pakistan jusqu’en 1971. Les velléités d’indépendance sont grandes vu que cette province est séparée du Pakistan par 1600 kilomètres d’Inde.

Une famille qui pose pour nous

1971 : indépendance

La guerre de libération du Bangladesh contre le Pakistan dure 9 mois et est particulièrement violente : entre 500 000 et 3 millions de morts. Un véritable génocide qui n’est pas souvent arrivé aux oreilles des médias occidentaux. L’intervention de l’Inde dans le conflit permet la cessation des combats. Le 16 décembre 1971, l’indépendance du pays est proclamée.
Une succession de coups d’État et de putschs militaires émaillent la vie politique du nouveau pays jusqu’au début des années 90. Le Bangladesh redevient une démocratie parlementaire et des élections sont menées en 1991.

La plage, la mer, le ciel

Procès

Ce petit rappel historique est important pour comprendre la situation politique actuelle du Bangladesh. Le parti au pouvoir, la Ligue Awami, a été un des acteurs politiques majeurs de l’indépendance du pays. Sa représentante, Sheikh Hasina, a été réélu en 2009 en promettant notamment de juger enfin les bourreaux de la guerre de libération bangladaise. Les annonces de ces procès et les premières décisions ont ravivé des blessures vieilles de plus de 40 ans provoquant des vagues de violence et des émeutes dans tout le pays.  Le principal parti islamique du pays, le Jamaat-e-Islami, a été interdit et plusieurs de ses dirigeants ont été condamné à des peines de prison, voire à la peine de mort.

Un petit port

Conseils aux voyageurs

On a demandé, par mail, quelques renseignements à l’ambassade française au Bangladesh qui nous a renvoyé une réponse très alarmiste sur la situation du Bangladesh.

Voici la réponse de l'ambassade

Compte tenu de la situation actuelle (émeutes fréquentes et très violentes) dans tout le pays (situation qui risque, non seulement de durer au moins jusqu’en janvier prochain, mais qui risque d’être très tendue en juillet), les voyages non indispensables au Bangladesh, à fortiori par voie terrestre, sont à proscrire.

Pour des raisons de sécurité évidentes, il est donc préférable que vous annuliez ce projet de traverser le Bangladesh en juillet prochain et que vous considériez très sérieusement la possibilité d’arriver en Inde soit en provenance d’un autre pays que le Bangladesh soit en utilisant le billet pour Dacca mais en y effectuant qu’un simple transit aéroportuaire (même la route reliant la ville à l’aéroport n’est pas sûre ces temps-ci).

Cordialement,

Jean-Yves RENOUARD
Administration des Français
Ambassade de France au Bangladesh

Après mûre réflexion on s’est tout de même décidés à visiter le Bangladesh, de toute façon on avait déjà nos billets ! Pourquoi la situation risquerait-elle d’empirer particulièrement en juillet ? Pourquoi nous dire cela si ce n’est pour nous effrayer et nous décourager à venir ? Aucune vraie raison et aucune véritables explications concernant les instabilités.

On a donc choisi de trouver nous-mêmes les réponses aux questions qu’on n’a pas cherché à poser à ce représentant de l’ambassade. On s’est dit que de derrière leurs enceintes sécurisées, dans leurs quartiers pour expatriés, les employés des ambassades devaient avoir un point de vue un peu déformé et amplifié des problèmes du pays. On a tenté le coup.

Sasa, l'oncle en bengali

Rassurez-vous, tout s’est très bien passé ! Pendant qu’on était sur place, les verdicts des procès en première instance ont été rendu. Des grèves générales (hartals), souvent violentes, ont eu lieu pour protester contre ces verdicts. Ça ne nous a jamais empêcher de nous déplacer et on ne s’est jamais senti menacé ou en insécurité. L’occasion de se joindre à quelques rassemblements que ce soit ne s’est même pas présentée. On n’a donc même pas dû en éviter…

Ce qui nous a étonné, c’est que ni nos parents ni nos amis se sont inquiétés pour nous. Cette information n’a tout simplement pas du être traitée par les journaux occidentaux.

Notez bien qu’on n’encourage pas à « désobéir » aux conseils donnés par le ministère des affaires étrangères ou des ambassades françaises. On relate juste notre expérience de voyageurs confrontés à  ce genre de décision.

Pour plus d’informations sur les sujets traités dans cet article, n’hésitez pas à consulter les liens suivants :

 

 

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