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Les cow-boys sont Mongols

Une fois qu’on a traversé une partie du territoire en jeep (ici, et ), on peut faire un constat assez évident sur ce coin du monde : la Mongolie, c’est le vrai pays des cow-boys. Les nomades chevauchent en permanence leurs destriers pour rassembler leurs troupeaux de chèvres, de moutons, de vaches, de yaks ou de chevaux. Ils habitent des contrées reculées, affrontent les éléments naturels et portent des bottes en cuir et des chapeaux à bord large – la classe. Si ça ne suffit pas à vous convaincre, faites comme nous et partez en randonnée équestre pour découvrir, avec un autre moyen de transport, les panoramas magnifiques de cet immense pays.

Tous nos chevaux

Kharkhorin et Horsetrails

Après notre séance d’adieux à Bör, on trouve refuge dans une guesthouse de Kharkhorin où l’on noie dans la bière le chagrin de cette séparation. Ici, ça s’appelle Morin Jim café et c’est Tuya la patronne. Dans la cour du bâtiment principal, on trouve les yourtes-dortoirs. Pas beaucoup de changement en terme de confort pas rapport à nos précédents 8 jours en jeep, si ce ne sont les douches qui vont nous permettre de nous débarrasser de cette semaine de crasse accumulée. La guesthouse fait également restaurant. La serveuse ne parle que mongol, mais la barrière de la langue s’estompe rapidement quand on a vraiment envie de communiquer. Les « discussions » sont donc très drôles.

Notre chouchou

On n’est pas arrivé au Morin Jim café par hasard. C’est ici que se trouve l’agence Horsetrails qui va nous organiser notre randonnée équestre. Xavier, le patron français, nous accueille avec le sourire et une certaine décontraction. C’est lui qui nous fait un briefing très complet avant que les filles ne partent pour 2 jours à califourchon sur leurs montures.

Le briefing des filles

On écoute tous les 4, attentifs et concentrés. Je n’ai que de très vagues souvenirs d’un camp cheval auquel j’ai participé il y a certainement plus de 20 ans. J’espère compenser mon manque d’expérience par une motivation qui grandit à mesure que se rapproche l’heure du départ.

Oui, là, c'est les Dalton

Un cheval, des chevaux

La simple évocation d’une chevauchée dans l’immensité de la steppe mongole m’enthousiasme énormément. Céline, elle, appréhende un peu plus. Ses craintes se voient renforcées par le retour de Marie et Lise, fourbues et courbaturées. Eh oui, faire du cheval est une activité sportive qui peut être assez intense pour des débutants. De toute façon, il est trop tard pour faire marche arrière, on s’est engagé pour 6 jours de randonnée : c’est parti !

La joie

La prise en main est assez rapide. Il n’y a pas 36 techniques pour faire avancer sa monture. Je me montre ferme, mais pas trop. J’apprendrai au fil des jours à connaître un peu mieux mon cheval fougueux. Pour Céline, c’est une autre histoire.

Ouais bon!

Les chevaux mongols sont plus petits que les chevaux qu’on trouve en France. On se sent donc davantage en sécurité. Cependant, il faut observer quelques règles assez strictes pour éviter tout accident. Le cheval est un animal peureux qui réagit très rapidement quand il se sent menacé. C’est cette capacité de réaction qui lui permet d’échapper à ses prédateurs (notamment les loups en Mongolie).

La monture de Kélig

On ne fait donc pas n’importe quoi sur un cheval et surtout sur un cheval mongol, particulièrement craintif. Heureusement, ceux d’Horsetrails ont l’habitude d’être montés par des touristes novices et sont donc plus tolérants à tous nos mouvements parasites. Rapidement, je me sens assez à l’aise pour pouvoir sortir mon appareil photo et immortaliser cette aventure hippique.

Mughi, notre guide

Tagada, tagada…

Comme pour notre périple en jeep, il suffit de s’éloigner un tout petit peu de la ville pour s’immerger complètement dans la nature mongole. C’est tout simplement trop beau. Il n’y a personne d’autre que nous et nos 4 chevaux au milieu de la steppe.

No comment

Je suis en plein rêve. Toutes les images que j’avais en tête défilent les unes après les autres, et je les vis à fond. Absorbé dans la contemplation de ces paysages grandioses, je me laisse distancer par notre guide et Céline. Je parle à mon cheval pour l’encourager quand je décide de le lancer au galop afin de recoller notre petit groupe.

Au pas

Je n’ai pas attendu trop longtemps avant de tester les différentes allures. Le pas, c’est vraiment tranquille et c’est à ce moment que je peux sortir mon appareil photo. Au trot, les choses se compliquent un peu. Les chevaux mongols étant assez petits, la fréquence de leur trot est assez rapide, ce qui n’est pas très agréable : c’est le fameux trot mongol. Pour pouvoir le supporter, plus question d’être affalé sur sa selle, il faut se mettre debout dans les étriers, les genoux légèrement pliés pour être stable. Cette position, pas du tout naturelle, est très fatigante et particulièrement traumatisante. Après toute une vie à chevaucher, les cow-boys mongols ont les articulations bien fatiguées et leur démarche est beaucoup moins classieuse (heureusement, il y a maintenant des motos pour qu’ils puissent continuer à se déplacer). Pour éviter cela, on s’arrête de temps en temps pour marcher à côté de nos montures et retrouver l’usage normal de nos jambes.

Les montures

Évidemment, l’allure la plus excitante, c’est le galop. J’enfonce mon chapeau sur la tête pour ne pas le perdre. Une main tient les rênes, l’autre la selle. Le vent sur le visage procure une impression de vitesse assez saisissante. Une certaine idée de la liberté. Ça y est, je galope dans la steppe. Et c’est génial !

Perché sur une montagne

Dans la nature, les chevaux mongols sont dans leur élément. Ils sont capables d’aller partout où on leur demande d’aller.

Dans la forêt

De chemins escarpés en passage de col, ils n’ont jamais rechigné à la tâche. Au milieu d’une forêt de mélèzes, ils ont serpenté entre les arbres et escaladé la montagne en déployant une puissance hallucinante. De véritables montures tous terrains. Grâce à elle, nous voilà arrivés dans un site magnifique.

Le monastère de Tövkhön Khiid

L’ermitage bouddhiste de Tövkhön Khiid est perché sur une montagne, dont le sommet – interdit aux femmes – accueille un ovoo. Je suis Mughi, notre jeune guide, pour faire les 3 tours réglementaires, admirer la vue et prendre les photos que Céline n’a pas le droit de faire.

Mughi autour de l'ovoo

Peut importe, un peu plus bas, la vue sur la vallée est tout aussi belle. Les mélèzes, les montages et ce ciel toujours aussi pur.

La forêt et la vallée

Nos montures se réhydratent quand on croise un cours d’eau, histoire de reprendre des forces avant le dernier galop qui vient clore des journées bien remplies.

Étancher la soif

Je m’entends bien avec Mughi et c’est avec plaisir que je lui donne un coup de main pour attacher les chevaux le soir. Ceux-ci vont brouter toute la nuit, non loin des yourtes de nos familles d’accueil.

L'arrivée dans la quatrième famille

Dernier jour, au galop

Comme Céline vous l’a racontée, notre dernière journée fut un peu particulière. Elle a surtout été pour moi l’occasion de réaliser complètement que les Mongols sont de vrais cow-boys. Jusqu’à présent, le rythme de la randonnée équestre était plutôt tranquille, Mughi se contentant de garder une allure correcte pour qu’on n’arrive pas trop tard dans les familles.

Les mecs

Mais, vu l’heure avancée à laquelle nous décollons pour cette ultime étape, il va falloir sortir le grand jeu si on veut atteindre Kharkhorin avant la nuit. Je suis plus que ravi de relever ce nouveau défi. Ça ne fait que quelques jours que je suis cavalier, mais mon cheval ressemble à Jolly Jumper, et je me sens, plus que jamais, dans la peau de Lucky Luke.

Lucky Luke

3 heures de galop et de trot mongol plus tard, je serai totalement épuisé, mais plus que comblé par cette chevauchée fantastique. Je m’imagine à la conquête de l’Ouest, une poursuite effrénée, à traquer une bande de desperados, dans un western hollywoodien. Trop bien.

En mode cowboys

J’essaye de photographier mentalement les derniers bouts de nature que j’attrape avant de rejoindre la ville et la civilisation. L’envol de canards sauvages sur la rivière, un aigle énorme qui nous observe de loin, et ce ciel toujours aussi beau. Toujours aussi bleu.

Ciel

Quelques liens

Le site de Horsetrails et un bel article sur Tuya et le Morin Jim café.

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