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Incursion en Sibérie

C’est forcément le cœur gros, mais avec des images plein la tête (et le disque dur) qu’on laisse derrière nous les paysages de Mongolie. Le plus vaste pays du monde – la Russie bien sûr – nous ouvre bientôt ses portes en nous faisant entrer par sa région la plus connue, et la plus emblématique : la Sibérie.

Oulan-Oude

12 heures de bus et un double contrôle des bagages plus tard, on descend à Oulan-Oude, première étape de notre échappée russe. Cette ville est aussi la capitale d’une des 21 républiques de la Fédération de Russie : la Bouriatie. La population locale, les Bouriates, sont nés d’un brassage entre les nomades Mongols et les indigènes chamanistes. Mais, ils ne représentent qu’un quart de la population de cette république. Donc, la plupart des gens qu’on croisera désormais seront « blancs ». Ça n’a l’air de rien, mais ça faisait plus de 8 mois qu’on était immergés en Asie. Le passage de la frontière russo-mongole n’est donc pas sans effet et est même assez brutal : on vient de comprendre qu’on entame désormais la route du retour de notre périple (argh !)…

Couchsurfing

En nous renseignant sur la Russie, on avait constaté que les prix des hébergements étaient relativement élevés. En tout cas, bien plus que nos standards asiatiques. On a donc décidé d’utiliser un site qui met en relation les voyageurs du monde entier pour qu’ils puissent se loger sans frais. On peut traduire le terme « couchsurfing » par l’action de passer d’un canapé (couch en anglais) à l’autre. Une fois qu’on a rempli en ligne un profil descriptif, avec quelques photos de présentation, on peut effectuer ses premières demandes d’hébergement en ciblant les villes dans lesquelles on voyagera. Le futur hôte accueille les voyageurs « couchsurfers » en leur offrant la possibilité de dormir sur le canapé du salon ou dans une chambre d’amis, ça dépend. Cette solution a un avantage économique certain, mais permet également d’obtenir une foule de renseignements en tous genres sur le pays ou la ville qu’on traverse. Et surtout, cela permet de faire de nombreuses rencontres internationales.

Igor et ses parents

Igor, notre premier hôte vit à Oulan-Oude dans l’appartement de ses parents. Impression un peu étrange d’arriver chez des inconnus qui nous reçoivent à bras ouverts. Igor nous propose sa chambre, c’est lui qui dormira sur le canapé. Malgré l’heure tardive à laquelle on a fini par arriver, toute la famille nous a attendus pour dîner avec nous. On ne sait pas trop quelle attitude adopter, mais ils nous mettent à l’aise tout de suite et on passera d’excellents moments en leur compagnie. Igor effectuant la traduction d’anglais à russe pour ses parents, on discutera de tout, et même de politique et de tout un tas de sujets qui reviennent souvent quand on rencontre des étrangers, notamment ce que sont les différences et les similitudes culturelles et linguistiques qui existent entre nos deux pays. Ça demande de l’énergie, mais c’est toujours très enrichissant.
D’ailleurs, cette première rencontre russe sera le meilleur souvenir que l’on emportera de cette ville de Sibérie dont les attraits touristiques ne sont pas forcément évidents. Enfin, c’est tout de même ici qu’on trouve la plus grande statue de la tête de Lénine. Indispensable.

Oulan-Oude et la grosse tête de Lénine

Irkoutsk

On quitte Oulan-Oude, Igor et ses parents pour nous rendre à Irkoutsk, la plus grande ville de Sibérie. À notre descente du train, Zhanna (prononcer Jeanna), notre nouvelle hôtesse, vient nous chercher, accompagnée d’Eugene, un auto-stoppeur ukrainien un peu fantasque. On fait connaissance en discutant de voyages, en cours ou en projet, et en mangeant du bortsch, un plat ukrainien traditionnel, initié par Eugene, mais cuisiné par Zhanna et Natascha, sa colocataire. Du jour au lendemain, on passe d’une ambiance familiale à une réunion de jeunes globe-trotters, mais l’accueil est toujours aussi sincère et chaleureux. On se sent bien et on accepte volontiers de se faire guider, dès le lendemain de notre arrivée, sur les bords du lac Baïkal.

Jhanna et ses couchsurfeurs

Un (petit) bout du Baïkal

L’avantage d’avoir un contact local, c’est l’opportunité de pouvoir découvrir des endroits magnifiques sans avoir à se soucier à l’avance de la logistique dans une langue inconnue. Zhanna s’occupe de tout, et est particulièrement enthousiaste à l’idée de nous montrer une (petite) partie des beautés cachées du majestueux lac. Pour rajouter du charme et de l’exotisme, c’est sous la neige et bien emmitouflé qu’on débute une randonnée de plusieurs heures qui nous emmènera jusque sur les berges du Baïkal.

Un petit pont sacré

Cette étendue d’eau est sacrée pour les populations chamanistes indigènes, et le franchissement d’un pont au beau milieu de la forêt nous le rappelle. D’ailleurs, je comprendrai bientôt pourquoi ce lac invite au recueillement tant la première vue de celui-ci est époustouflante. Je suis stupéfié par cette immensité d’eau douce et pure. C’est à ce moment seulement que je réalise à quel point il est gigantesque, et à quel point il représente à lui seul une merveille de la nature.

Un village sur le lac Baikal

Étant elle-même guide, Zhanna nous fournit de nombreux détails sur la construction de la ligne de chemin de fer dont nous suivons le tracé. Il s’agit des anciens rails du fameux Transsibérien qui passe désormais sur une voie électrifiée un peu plus à l’ouest. L’édification de cette partie de la ligne a requis un grand nombre de moyens techniques et humains. Avant son achèvement, la traversée du lac se faisait en bac et en brise-glace durant l’hiver. En 1904, des rails ont même été posés sur la glace ! Comme une locomotive aurait été trop lourde, les voitures étaient tirées par des chevaux. La Sibérie est une région extrême…

Les rails du transsibérien

Le lac Baïkal se trouvant relativement loin de la ville d’Irkoutsk (70 km), Zhanna nous invite à dîner et à dormir chez sa mère qui habite un village tout proche. Une fois encore, on est bluffés par l’extraordinaire hospitalité de ces gens qui nous offrent le gîte et le couvert. Est-ce une spécialité russe ou une caractéristique des populations de Sibérie ? Nous le découvrirons certainement plus tard.

La maman de Jhanna et les couchsurfeurs

Pour l’heure, on retourne en ville, chez Zhanna. Mais, cette mise en bouche nous a mis en appétit, on décide alors de retourner voir ce fabuleux lac et de séjourner quelques jours sur sa plus grande île habitée : l’île d’Olkhon…

Liens

Lien du site Couchsurfing (au cas où vous seriez passé à côté…)
Et de notre profil personnel

 

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